L’église
(cliquer sur les
images pour les agrandir)
Une
première église paroissiale, Saint Rémi, vraisemblablement
construite sur les bases d’une chapelle primitive, a été
édifiée, en surplomb du village, à la fin du XIII°
siècle. Terminée au XVIII° siècle par la nef, en
partie et le chœur, elle reçut le 30 octobre 1724 l’acte
de bénédiction.
L’édifice dont le clocher était orienté vers l’Ouest,
était construit en moellons de pierre calcaire, comme les vestiges
des contreforts encore visibles de nos jours, dans le talus à droite
de la route nationale, à l’aplomb du monument aux morts actuel.
Collection
Michel Delbreil
En 1915, l'église est encore intacte, des soldats français creusent
des tombes dans le cimetiére.
Son architecture, assez traditionnelle pour
la région, se constituait, comme l’église actuelle, d’un
plan allongé, d’un seul vaisseau ou nef, d’une porte ogivale
à redents, trilobée et d’un tympan datant, selon quelques
archéologues du XIX° siècle, du XV° siècle.
La toiture à longs pans du vaisseau central était recouverte
de tuiles canal, la tour clocher hors œuvre en façade était
surmontée d’un clocher à croupe à quatre pans,
couvert d’ardoise et d’une flèche de forme octogonale posée
croisée sur cette croupe.
Cette église sera endommagée, par l’artillerie
allemande de gros calibre lors de la grande attaque du 21 février 1916
sur Verdun, puis plus tard par l’artillerie française…,
calibre 155, cherchant à déloger l’armée allemande
qui s’accrochait au village en déferlant de Consenvoye et d’Haumont.
La
seconde église, reconstruite en 1930 à 200 mètres au
sud-ouest de l’emplacement initial, aura beaucoup moins de caractère,
bien que l’intérieur soit partiellement bien décoré.
Elle sera construite dans la rue de Vauvaux à gauche en descendant,
à égale distance du canal et de la route nationale. Elle présente
un défaut majeur pour une église: Elle n'est pas..orientée!
C'est à dire que la nef est tournée vers le Sud et non vers
l'Est (l'Orient), c'est surprenant que les plans aient été acceptés...
L'ancienne église était, elle, correctement "orientée".
Elle est constituée de
calcaire, de moellons de récupération du village détruit,
de pierre de taille, de briques de parement et d’enduit. Elle est aussi
constituée d’un plan allongé, d’un seul vaisseau
ou nef. La toiture à longs pans est recouverte de tuiles mécaniques,
la tour clocher demi hors œuvre en façade est surmontée
d’un clocher à croupe de forme octogonale, couvert d’ardoise.
Intérieur
de l’église actuelle
La statut de Saint Sébastien
Sculpture de bronze, commémorative, d'un chapelain
de l'armé américaine, grièvement blessé en 1918
dans le bois de Samogneux,
Stanley Matthews Cleveland, qui deviendra sans le savoir un personnage capital
pour Samogneux.....
Décorée par Lucien Lantier
2 toiles de 1,70m X 1,80m et un chemin de croix de 14 tableaux peints sur bois de 0,30m X 0,38m
"Les mères" |
"La messe pour
les fréres d'armes" |
(reprise du paragraphe
Lucien Lantier)
.. Pour ce qui
concerne plus précisément le travail que Lucien Lantier a effectué
pour l’églis de Samogneux, cette commande fut passée dans
les années 30, comprenant : un chemin de croix peint sur bois comportant
bien sûr 14 stations de 38 cm de large par 30 cm de haut et deux toiles
allégoriques.
Les deux toiles mesurant chacune 1,80 mètre
par 1,70 mètre sont placées de part et d’autre de la porte
d’entrée, dans la nef.
L’une s’intitulant « Messe aux Compagnons
d’Armes » représente un office religieux célébré
dans l’ancienne église du village, église qui n’existe
plus puisque détruite, située à l’emplacement de
l’actuel monument aux morts du village.
L’intérieur de l’édifice aurait
été décrit au peintre, de mémoire par des anciens
du village, mais
quelque peu enjolivé. Des soldats français
et américains blessés, certains s’entraidant, communient
donc au cours de cette messe, le symbole de la fraternité des deux
nations unies dans l’épreuve est omniprésent dans cette
vision allégorique de la guerre.
L’autre toile s’intitulant « Les
Deux Mères » est une composition puissamment évocatrice.
Au premier plan, deux mères en deuil, l’une française,
l’autre américaine, sont penchées côte à
côte sur deux tombes. Elles sont, là encore, comme sur l’autre
toile, unies, comme sont unis leurs pensées et leurs cœurs.
Dans le fond, on aperçoit l’ancienne
passerelle de bois construite par l’armée américaine en
1918, qui reliait Samogneux à Regnéville « remplacée
» par le pont en pierre à deux arches, qui se profile à
l’arrière plan, en projet à l’époque, qui
a finalement été construit en 1935, inauguré en 1936
et intelligemment…détruit par l’armée française
en 1940 espérant ainsi arrêter l’armée allemande…qui
a tout simplement emprunté la route nationale. Ce superbe pont en dur
avait été lui aussi financé par la même œuvre.
Enfin au-dessus de ces ruines, la mère du Christ
tenant son fils dans ses bras, symbole de sacrifice, de la résignation,
de la paix, est une vision réconfortante qui anime la toile et lui
donne sa signification profonde.
Fin 2013, la municipalité,
souhaitant restaurer ces deux grandes toiles qui avaient subi les outrages
du temps, a pu obtenir les fonds nécessaires à leur restauration.
Une souscription ayant été initiée pour ce projet en
2012, a pu rapporter quelques 11 500€, de la part de particuliers, de
la Fondation du Patrimoine en région "Lorraine", de la CODECOM
de Charny et du Conseil Départemental de la Meuse,
(anciennement Conseil Général ), permettant ainsi d'entreprendre
cette restauration, qui est confiée à Igor Kozak, spécialiste
reconnu et agréé par les musées de France et les monuments
historiques.
Début 2014, le chantier commence dans ses ateliers
de Lavincourt où je passe parfois lors de mes voyages en Lorraine saluer
le peintre. La remise en place des 2 toiles dans l'église s'est effectuée
19 septembre 2015, une présentation au public, un vernissage, pourrait
être prévue pour la fête patronale.... qui aura lieu début
Octobre.
Je me suis procuré
le rapport des travaux réalisés sur les peintures par cet artiste
qu'est Igor Kosak ainsi que les photographies des toiles restaurées,
le travail est magnifique, bravo ! Avec
ces deux photos du travail terminé, on peut mesurer l'expertise de
l'artiste.
Les 2 toiles photographiées
dans l'atelier avant leurs retour dans l'église. |
Le chemin de croix