Historique
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Toponymie
Castamona
ecclesia en 962, Septimum-molum en 1000,
Septimo en 1047, Samongeia en 1049 dans une bulle du pape Léon
IX où il est fait allusion à « Samongeia piscariam
» donc un lieu où on pêchait dans la Meuse, ou bien avait
été aménagée une retenue d’eau ou réserve,
ce qui était réellement le cas; cette réserve d'eau pour
poissons existait, entre la route et le chemin Sous la Ville, et ce, afin de
doter l’abbaye Saint-Maur de Verdun, dans cette même bulle il est
mentionné qu’une « manse » et des domaines étaient
l’objet d’une donation afin de subvenir aux besoins de la même
abbaye.
Une manse est une unité d’exploitation agricole, comprenant
une maison d’habitation, des jardins et des champs et bien sûr dans
le cas de notre village une zone de pêche ou de stockage de poisson vif.
Cette manse était confiée à une famille, à charge
pour elle d’assurer la rentabilité, l’entretien de l’ensemble
pour satisfaire l’abbaye, le responsable d’une manse était
nommé « un amansat ».
Puis en 1049, 1060, 1061 on trouve encore Septimum-molum
dans les cartulaires (registres des abbayes) de Saint Vanne, puis au XII°
siècle, Septimimium dans une chronique de Laurent de Liége
moine de l’abbaye de Saint-Laurent puis de Saint-Vanne à Verdun.
Puis on trouve en 1228 dans un cartulaire de la cathédrale de Verdun,
Samougnueiz, idem en 1229, 1262, 1264, 1267 où l’orthographe
était la suivante Samougnuez. En 1232 lors d’une réunion
des chanoines de la cathédrale de Verdun, un chapitre, il est fait allusion
dans une « layette »(feuille volante d’un registre)de Haumont,
de Samougnuel, en 1251 dans un cartulaire de la cathédrale on
trouvera Samougnues, idem en 1273 où on peut lire Samougnueis.
En 1269 il est fait allusion à « la maladrerie ensous
Samognues » dans un cartulaire de la cathédrale, p.145. Dans
une nécrologie en 1271, on trouve « molendinum(maladrerie)de Sammoignois
». Dans des lettres de l’empereur Maximilien I° en 1502 il est
question de Septumacum. En 1642 dans le pouillé du diocèse
de Toul réalisé par Maître Louis Mâchon archidiacre
licencié es droit, on lit alternativement Samougneu et Samogneum.
En 1681 dans un registre de l’hôtel de ville de Verdun il est question
de Samognieux ainsi que dans les livres des hospices Sainte-Catherine,
dans le pouillé de 1738 ce sera Septimum-Niolum, puis la même
année toujours dans les livres des hospices Sainte-Catherine on lit Saumogneux.
En 1743 dans un procès verbal on lira Samognieux, ce n’est
qu’à la révolution que l’orthographe définitive
est fixée, et ce jusqu’à maintenant : SAMOGNEUX.
On peut tout de même remarquer qu’au cours du
temps, sur un millénaire, l’orthographe des lieux variait au gré
de la fantaisie des hommes d’écriture, de leur compréhension,
de leur audition sans doute, le peuple ne sachant ni lire ni écrire ne
risquait pas de faire des observations à ceux qui prétendaient
tout savoir…
En patois : « Samougnu »
SAMOGNEUX, village situé à 15 kilomètres et au Nord de Verdun, sur la route de Sedan et 1 kilomètre à l’Est de la Meuse, face à Régnéville. ( latitude 49.25°N ; longitude 5.33°E).
En
effet en novembre 2002, un diagnostic archéologique avait permis de mettre
à jour une dizaine de traces circulaires brun sombre relative au pourrissement
de poteaux de bois dans le sol calcaire.
Cette campagne était également à
l’origine, en juillet 2003, de la découverte de deux urnes cinéraires
datables de la fin de l’âge de Bronze. Ces vestiges laissaient présager,
en ce qui concerne les poteaux, la présence de bâtiments en structure
légère (bois et torchis) à vocation domestique et / ou
agropastorale.
Pour les urnes, l’incinération est la pratique
funéraire quasi-exclusive dans notre région pour la période
comprise entre 1100 et 900 avant Jésus Christ. Le défunt est incinéré
sur un bûcher. Les restes osseux calcinés sont regroupés
et déposés dans un vase. L’urne funéraire est ensuite
enfouie dans le sol.
Ces vestiges sont d’un intérêt réel
dans ce secteur de la vallée de la Meuse .
Sur le plan funéraire, une troisième incinération
est venue compléter les découvertes précédentes.
La fouille ultérieure se déroulera en laboratoire sous la direction d’un anthropologue. Le travail consistera à ouvrir et à démonter le vase pour étudier les os humains incinérés et vérifier si des offrandes rituelles ont été déposées (mobilier céramique, métallique, nourriture,…).
*****
Jadis Verdunois, terre d’évêché, prévauté de Charny, bailliage de Verdun et diocèse de Verdun. L’évêque de Verdun était seul décimateur (droit de prélever les dîmes ecclésiastiques) à Samogneux et avait aussi les droits de haute justice (peine de mort) et de haute seigneurie.
Samogneux reçut sa charte d’affranchissement en l’an 1321 par Henry d’Apremont évêque de Verdun et Gobert VI de Dun-Apremont.
Une
maladrerie y fut édifiée au XIII° siècle en face de
la chapelle qui deviendra une église paroissiale en 1724.
Cette maladrerie, fut transformée vers 1752 par
une maison bourgoise, le "château", ( Emplacement actuel
de la maison d'Antoine et Arlette Ségalla), voir chapitre "cartes
postales anciennes", construit par Messire Nicolas Blanchot de la Graviére,
écuyer, conseiller du roy, trésorier de France au bureau des finances
de la généralité de Metz et Alsace, exerçant à
Verdun et marié à dame Anne-Thérèse Thiercy de Samogneux.
En 1770 le château était occupé par la
famille Thiébaut, en témoigne l'histoire de Nicolas-Louis d’Estagniol,
député de la noblesse en 1789 et qui s'est marié à
Samogneux avec Anne Blanchot, fille mineure de Messire Nicolas Blanchot de la
Graviére, le 17 janvier 1770. Messire Nicolas-Louis d'Estaniol chevalier,
seigneur de Villeneuve, Sérignan (Hérault) et autres lieux , Lieutenant
au régiment de cavalerie de Monseigneur Le comte d'Artois, conseiller
du roy, bailly, grand Sénéchal de la ville et principauté
de Sedan, Lieutenant de nosseigneurs Les maréchaux de France, juge du
point d'honneur de La noblesse des villes et principautés de Sedan ,
Carignan, Mouzon, Montmédy, Stenay et Clermontois.
Ce château fut, occupé par l'état
major français jusqu'en février 1916, puis détruit en février
1916 par les bombardements, une photographie de ce qu'il en reste en 1917 est
visible dans le chapitre des CPA.
Autre sujet; la confrérie Saint Sébastien, qui subsistait encore avant la guerre de 1914, fut érigée au commencement du XVII° siècle par les chanoines missionnaires de Saint Pierre Fourier ; ce qui explique la présence dans la statuaire de l’église, la représentation du martyre de Saint Sébastien transpercé de flèches.
Une
source saint Pierre, était vénérée dans le pays.
Elle avait été nommée Saint Pierre, saint patron des pêcheurs,
par les moines de Saint Maur de Verdun, propriétaires des lieux, car
elle alimentait le réservoir à poissons vifs de l'abbaye et de
l'évêque de Verdun depuis le haut moyen âge.
Cette source existe toujours, les vicissitudes de l'histoire
l'ont fait oublier; en réalité c'est la source qui alimentait
le village en eau potable jusque dans les années 2000.. avant que le
réseau ne soit dépendant du captage de Regnéville et la
pompe de relevage placée aprés le cimetiére, sur la crête.
La source qui naît, avec d'autres, sur le plateau
dit "Les Roises"; c'est à dire face à la maison Ségalla,
au dessus de la maison Fairise, anciennement Dabit, était jadis utilisée
pour alimenter une grande réserve à poissons, construite derrière
la maladrerie. Cette réserve servait au moyen âge, dans le cadre
de la manse (voir plus haut), à approvisionner l’abbaye
Saint-Maur de Verdun, jusqu'en
1914 ce trés grand réservoir existait, et est visible sur le cadastre
de l'époque.
Elle alimentait aussi, avant de traverser la route, le lavoir
communal adossé à l'école et un abreuvoir, que l'on peut
apercevoir trés clairement sur les Cartes Postales Anciennes.
En 1920, aprés la guerre, à la reconstruction,
le village fit le choix de se doter d'un captage pour l'alimentation en eau
potable par adduction d'eau, ce fût cette source qui ne tarit quasiment
jamais qui fût choisie. Un réceptacle, une cuve en béton
fut construit, d'où partait l'alimentation du village. Le trop plein
était busé et descendait tout droit vers la route, comme jadis
et terminait dans le fossé longeant la route en direction de la maison
forestière.
Je me souviens trés bien que jusque dans les années
60, ce trop plein alimentait au passage le lavoir de la maison Dabit située
à mi-pente, et la mère de Roland Dabit, Yvonne, lavait son linge
dans son bac à margelle que lui avait construit son mari, René.
Dans le années 90, la population du village allant
croissante, surtout Sous la Ville, il a été décidé
de réhausser le réceptacle pour augmenter sa capacité.
Puis plus tard étant contraint par les autorités, de se connecter
au réseau de Regnéville le captage a été abandonné.
Mais.. sous le "règne" de Georges Burkard, alors conseiller
municipal, il poussa à détourner le trop plein, au mépris
de la loi sur l'eau, des travaux de terrassement dans la forêt détournèrent
le trop plein vers le sud, vers le chemin de Beaumont, où on peut voir
le regard en béton en face de la derniére maison, puis capter,
tout cela aux frais de la commune, au profit d'un seul... pour son seul agrément.
L'entretien de ce "réseau" est depuis, toujours supporté
par la commune (sic conseillers..).
Plusieurs
moulins à eau existaient au village. L’un d’eux, le principal,
alimenté par des sources captées dans les côtes à
l'est et au sud-est de Samogneux, canalisées en une source unique, qui
existe toujours, l'eau était stockée dans un réservoir,
un bief, en surplomb du moulin, l'eau retenue par une vanne à crémaillére
était régulée selon les besoins. Ce bief, se situait exactement
où passe actuellement la rue Jacques Lecointe sur 100 métres environ
de diamétre (voir le plan du village, plus bas), une dépression
avait été aménagé au cours des siécles, formant
une sorte d'étang, voir une photo de 1915 au chapitre CPA.
Ces batiments, disposé en 3 parties carrées
attenantes par les angles, allaient jusqu'au bord de la route nationnale, l'endroit
faisait aussi relais de poste à chevaux. Il était construit à
l’entrée Sud du village à droite en venant de Verdun, à
l’intersection du chemin de Beaumont-les-Samogneux et de Régnéville
(actuelle maison de Jacques et Andrée Lecointe). Cet établissement
faisait aussi, épicerie et auberge où le voyageur pouvait dormir,
sur une des CPA on peut se rendre compte de la taille de l'établissement.
A l'arriére, se trouvait le moulin à eau proprement
dit, pour la farine, décrit ainsi: Deux tournants séparés
avec deux paires de meules, sans doute des meules "gisantes", c'est
à dire, strillées et tournant à l'horizontale l'une au
dessus de l'autre, l'inférieure étant fixe (une de ces meules
a été retrouvée lors des travaux de terrassement que mon
pére a fait réaliser dans les années 70, par Charles Burkard,
qui l'a conservé durant des années devant chez lui et puis un
jour l'a vendu.. dommage). Ces meules étaient muês par une
roue à aubes ou à augets alimentée par l'eau de la source.
Il reste de ce dispositif seulement deux grosses pierres dans
le sol de 50 x 50 de section, sur 1 métre de haut avec une rainure verticale,
espacées d'environ 3 métres, le long de la source, sans doute
le vestige du support de la roue.
Autre description technique de ce moulin; il était
"monté en blutteries de son", ce qui signifie que la mouture
de la farine, était triée par un dispositif qui triait la farine
du son, l'écorce du blé.
Indépendemment de ce moulin à farine, se trouvait
plus haut, sur la même source, en amont du gros bief, un autre beaucoup
plus petit, mais sur le même principe, qui lui, servait à alimenter
un autre moulin, plus petit, qui servait à extraire l'huile des graines
d'olagineux, comme la navette, le colza, voire la noix. Ce moulin pouvait aussi
être activé par un cheval, et était donc équipé
en conséquence. Cette huilerie était composée
d'une meule tournante, d'une presse et d'un cylindre. L'opérateur qui
était assez spécialisé, car selon les graines apportées,
les méthodes différaient, on l'appelait, le trouilleur..( d'où
l'expression, avoir la trouille ou faire de l'huile...!)
Bien sûr, comme le reste du village, cet ensemble
a été entiérement détruit, comme le montre cette
photo prise début septembre 1917, aprés la reprise du village
en août.
Ce
qui reste
du moulin, la minoterie, début septembre 1917, le Pays de France
n° 151 du 06 sept 1917, Collection O. Pierrard
En 1712 la population était
constituée de 36 ménages
En 1750 la population était constituée de 60 feux
En 1775 il y a eu 204 communiants…
En 1804 la population était de 220 hab
En 1846 de 256 hab
En 1850 de 267 hab
En 1901 de 190 hab
En 1954 de 42 hab
En 2004 de 70 hab
En 2014 de 100 hab. Le centiéme étant le petit Paul
Lecrique, fils de Julien & d'Isabelle, né fin décembre 2013.
Superficie actuelle : 650 ha
Habitants : jadis, « les
cornes de bœufs » en patois « coûnes de bieus »
De nos jours : les Saumonois.
Plan cadastral de Samogneux en 1842
ET PUIS NOTRE EPOQUE !..
Aprés
que le maire, Jacques Lecointe, eût réussi à faire sortir
le village de ce que j'appellerais l'immobilisme; malgré les multiples
embûches liées à la mentalité rurale du moment, les
subventions hypothétiques, ridicules souvent, voire court-circuitées..
L'école communale fut réouverte, l'éclairage public installé
(tollé chez certains oiseaux de nuit..), le pont, certes provisoire mis
en place, la rue de Vauvaux (actuelle G.Thiébaut) goudronnée,
bientôt détériorée, volontairement, par un agriculteur
de Régnéville rejoignant son village, ayant laissé au sol,
derriére son tracteur sa herse, et ce, jusqu'au pont de l'écluse...mais
il n'avait pas remarqué ! Bref ! la vie rurale quoi !
Mais enfin coûte que coûte Samogneux se glissait péniblement
dans la peau des temps modernes. Puis, mon pére estimant qu'aprés
quelques décennies de mandat il devait penser à sa succession.
Comme toujours les protestataires donneurs de leçons d'hier, les "moi
je.." qu'il ne manqua pas de solliciter, se révélérent
subitement "pas capables d'assumer cette charge", et en définitive
seul Jean Marie Addenet, se révéla, intéressé.
Sous la mandature de Jean Marie le village commença
aussi à prendre ses aises, c'est à dire commença à
s'agrandir. L'urbanisation "Sous la ville" est lancée ainsi
qu'une partie du "Prillon". 13 maisons supplémentaires à
ce jour, si j'ai bien compté.
Et
puis en 2007, nous avons entamé une opération d'urbanisation sur
nos terrains, à gauche et à droite du chemin communal de Beaumont,
qui a été rebaptisé du nom de Miss Horace Gray jusqu'à
l'entrée du bois, celle qui a permis de financer en grande partie la
reconstruction de Samogneux aprés la 1° guerre mondiale (lire le
chapitre "les monuments").
Nous avons donc viabilisé les parcelles concernées
en reprenant les noms des lieux dans l'ancien temps: à gauche en allant
vers la très belle maison de Monsieur Fairise "Le clos du Chêne",
et à droite "L'Enclos des Moulins".
La municipalité ayant bien compris l'enjeu d'une telle extension,
avec les recettes fiscales qu'engendre l'arrivée de nouveaux habitants
a décidé d'entreprendre des travaux de modernisation du chemin
communal de Beaumont; enfouissement des évacuations d'eaux pluviales
avec récupération des eaux de ruisselement venant de la forêt,
trottoirs, enrobé et éclairage public comme pour notre nouvelle
voie desservant les nouvelles maisons.
Déjà les nouveaux arrivants ont commencé à construire leur maison le long de cette toute nouvelle voie, qui porte désormais, depuis la décision lors de la séance du conseil municipal du 15 Juin 2009 à 20 heures, votée à l'unanimité, 9/9, le nom de notre pére, Jacques Lecointe, ancien propriétaire des lieux et ancien maire. Ces nouveaux saumonois, sont bien sûr les bienvenus au village, et sans aucun doute vont engendrer une dynamique nouvelle à Samogneux.
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