Février
1915, 6 mois aprés le début de la guerre:
Article
dans le « Bulletin meusien » du 25 Février 1915 dans la
rubrique : Les nouvelles du pays meusien »
Le 10 février 1915, on écrit
au Bulletin des Réfugiés meusiens » :
« Monsieur le directeur, Je vous écris quelques mots qui ont
rapport au village de Samogneux, afin que vous ayez la bonté de les
insérer dans votre journal : « Le Bulletin Meusien », pour
renseigner les émigrés de cette localité.
Samogneux n'a pas souffert de l'occupation des Allemands, car ils n'ont jamais
pu y pénétrer.
Au commencement du mois de septembre 1914, quelques patrouilles boches ont
tenté de s'introduire dans le village pour y enlever des bêtes
laissées à l'abandon. Elles ont été reçues
à coups de fusil par les troupes françaises. Deux Allemands
ont été tués et plusieurs blessés.
Les barbares n'ayant fait aucune tentative pour entrer dans Samogneux, lors
de leur passage, quelques évacués commencèrent à
y rentrer.
Au 1er septembre 1914, le village n'avait encore reçu aucun obus.
Le 7, ils ont commencé à bombarder, mais sans faire des dégâts.
A partir de cette date, les Boches lançaient une dizaine d'obus par
jour.
Lorsque le bombardement commençait, la population se réfugiait
dans les caves.
Malgré les précautions prises, Mme Caillas Constant a été
légèrement blessée et un enfant de 13 ans, Camille Gérard,
a été tué.(Il figure sur le monument aux morts)
Le plus grand bombardement qui ait eu lieu s'est opéré dans
la nuit du 8 au 9 octobre. Les obus ont commencé à tomber sur
le village le 8, à trois heures de l'après-midi. et ont cessé
de pleuvoir le lendemain matin, à cinq heures.
Au jour, les quelques habitants se trouvant dans le village se sont empressés
de quitter leur logis pour se réfugier au village voisin. Aucune personne
n'a été tuée.
Deux ou trois soldats ont été blessés.
Les obus avaient causé des dégâts matériels d'assez
grande importance, particulièrement chez MM. Bertrand, Barthe, Hance,
Pontignan, Thiébaut et Virette.
L'église a reçu un obus, qui a brisé quelques statues.
Depuis ce bombardement, le village n'a été visité que
par quelques petits obus, lors des attaques françaises du 23 octobre,
pour reprendre Brabant, Haumont, Forges et du 22 décembre, pour s'emparer
d'une partie du bois de Consenvoye.
Les Allemands occupent encore Consenvoye, Flabas, Ville-devant-Chaumont. La
ferme d'Ormont, située entre Consenvoye et Flabas, est neutre.
Des combats d'aéros ont eu lieu au-dessus du village. Les taubes ont
lancé plusieurs bombes, qui sont tombées dans les prés.
L'un d'eux a été abattu. »
Février 1916
destruction de Samogneux
(cliquer sur les
images pour les agrandir)
Extrait d’un périodique de l’époque
Champ de bataille du 23 Février 1916
Quelques témoignages de soldats
sur les événements à Samogneux le 21 février 1916
La surprise de l’attaque allemande
Et c'est ainsi que l'assaut du 21 février 1916 fut pour nous une surprise.
Le
temps, pluvieux depuis le début du mois, s'était rasséréné,
après quelques jours de violentes bourrasques qui avaient empêché
nos avions de sortir.
Le dimanche 20 février avait
été une journée de soleil radieux ; et c'est par un beau
froid sec que, le 21 au matin, à 7h15,se déclenchait
le « trommelfeuer » ( le tambour de feu ).
Un ouragan d'acier s'abattait sur nos lignes, depuis
Malancourt jusqu'aux Eparges. Pendant que nos tranchées étaient
soumises à un tir massif qui crevait les abris, retournait les parapets,
comblait les courtines, les villages et les forts plus en arrière : Marre,
Vacherauville, Charny, Douaumont, Vaux, étaient écrasés
par les gros calibres. Sur Verdun tombaient des 380; l'un des premiers défonçait
la façade du collège Marguerite.
En même temps, des tirs d'interdiction à
obus spéciaux, étaient exécutés sur les routes,
pistes et nœuds de communications, de manière à empêcher
l'arrivée de renforts et à isoler la portion du front que l'on
voulait enlever.
C'était la méthode employée par
nous en Champagne, mais singulièrement amplifiée et perfectionnée.
La violence du bombardement dépassa en intensité tout ce que l'on
avait pu voir jusqu'alors. Nos observateurs renonçaient à noter
toutes les batteries repérées en action. Les bois de Consenvoye,
d'Etraye, de Crépion, de Moirey, la côte de Romagne sous les Côtes,
les forêts de Mangiennes et de Spincourt, qui recelaient l'artillerie
boche, rougeoyaient comme des forges.
Dans le ciel, six « drachen »( ballons
captifs d’observation), observaient les effets du tir.
A 16 heures, l'intensité du bombardement atteignait
son maximum.
A 16h45, sur la rive droite, de Brabant à Ornes, le
tir ennemi s'allongeait, constituant des barrages en arrière du bois
de Haumont, du bois des Caures, du Bois-de-Ville et de l'Herbebois. L'infanterie
ennemie marchait à l'assaut.
Attaquant avec cinq divisions (IIIe et XVIIIe Corps d'Armée, plus la
13e division du VIIe Corps d'Armée), les Allemands espéraient
bousculer rapidement les deux divisions que nous lui opposions, la 51e et la
72e divisions d'infanterie, et jeter à la Meuse ou faire prisonnières
les troupes épargnées par le bombardement.
Une fois de plus, l'héroïque ténacité
de notre infanterie et son admirable esprit militaire allaient sauver la patrie.
Dans leurs tranchées éboulées, comblées aux trois
quarts, sous l'enchevêtrement des arbres abattus, les survivants du bombardement
attendaient l'ennemi, le fusil au poing.
Sur tout le front d'attaque, nos troupes soutinrent le choc magnifiquement ;
à Brabant, le 351e régiment d'infanterie ; au bois de Haumont
le 165e ; au bois des Caures, les 56e et 59e bataillons de chasseurs, que commandait
le lieutenant-colonel Driant; à l' Herbebois, le 164e régiment
d'infanterie, luttèrent jusqu'à la nuit tombante.
Et lorsque l'ombre eut arrêté la bataille, les
Boches n'avaient fait pour toute conquête que celle du bois de Haumont
!
Partout ailleurs, dans ces positions de notre première ligne, à
Brabant, au bois des Caures, au Bois-de-Ville, à l'Herbebois, une lutte
confuse fixait encore l'assaillant, qui avait bien espéré atteindre
le soir même la ligne des forts : Côte du Poivre, Douaumont, Vaux.
Malgré les angoisses des jours qui suivirent et l'horreur sanglante des
grandes ruées qui se succédèrent durant cinq mois encore,
on peut dire que, dès ce moment, la grande offensive allemande avait
échoué.
La
nuit du 21, il neigea; et le matin blafard se leva, le 22, sur un champ
de bataille recouvert d'un épais tapis blanc. Les vagues d'assaut boches
ne devaient plus être, de longtemps, favorisées par une journée
comme celle du 21 février !
Et elles n'avaient pas réussi !
Comment réussiraient-elles maintenant qu'il leur faudrait avancer péniblement
par la boue glacée…
On reprit la préparation d'artillerie.
Même déluge d'acier que la veille.
Pour
s'emparer du Bois-de-Ville et achever d'occuper le bois des Caures, où
le lieutenant-colonel Driant et le commandant Renouard, restés les derniers,
trouvaient une mort héroïque non sans avoir heureusement assuré
le repli de leurs chasseurs sur Beaumont.
Ce n'était, pas l'avancée promise, l'arme
à la bretelle, à travers un terrain conquis par l'artillerie et
où ne subsistait plus un défenseur. Il fallait combattre âprement.
La marche foudroyante se réduisait à une avancée de trois
kilomètres en deux jours, et encore pas sur tout le front d'attaque.
Dans l'Herbebois, les Allemands ne parvenaient pas à
dépasser la corne nord est; à l'autre bout du champ de bataille,
ils étaient arrêtés devant Haumont par les mitrailleuses
du 362e régiment d'infanterie, et ne parvenaient à s'avancer à
travers les ruines du village qu'à la chute du jour.
Nous profitions de la nuit du 22 au 23 pour évacuer
Brabant.
Le
351e régiment d'infanterie, qui occupait ce point, reçut l'ordre
de se replier par échelons sur Samogneux, en tenant
tête à l'ennemi avec énergie.
Pendant toute la journée du mercredi 23, on se
bat dans Samogneux en flammes, à la lisière du
bois des Caures où nous contre-attaquons ; dans l'Herbebois, que la 51e
division d'infanterie évacue lentement pour se replier sur le bois des
Fosses.
De toute évidence, l'ennemi avançait bien péniblement.
Pourquoi ? C'est que, maintenant, nous combattions en
rase campagne. Plus d'organisations défensives. Pour seule protection,
les tranchées ébauchées en une nuit avec les outils portatifs.
Et nous luttions un contre trois.
Malgré leur infériorité numérique
et l'infériorité plus grave encore de notre artillerie, nos soldats
empêchaient tout le jour les vagues d'assaut sans cesse renouvelées
de déboucher de la Wavrille, entre le bois de Ville et l'Herbebois, et
de s'emparer de la côte 350, dont la possession eût permis à
l'ennemi de prendre d'enfilade notre position de Beaumont.
Au soir du 23, notre ligne était
lisière Sud de Samogneux, ferme d'Anglemont Beaumont
lisière nord-est du bois des Fosses et du bois Le Chaume, ancienne ligne
Ornes - Fromezey.
A l'endroit où l'avance était la plus forte, à la hauteur
de la ferme d'Anglemont, la profondeur de terrain cédé n'excédait
pas quatre kilomètres. La situation, pourtant, ne laissait pas d'être
grave.
Le Commandement allemand sentait le moment décisif.
Il comprenait que, s'il ne parvenait pas à forcer l'accès de Verdun
avant l'arrivée des troupes de secours, c'en était fait de ses
espérances. Il fallait tenter un effort suprême.
Il renforçait donc, le jeudi 24,
ses troupes d'assaut; et, prolongeant le front d'attaque vers l'est, lançait
entre Maucourt et Warcq le XVe Corps d'Armée, qui n'avait pas encore
donné.
Nos troupes, exténuées par trois jours de lutte inégale,
mal ravitaillées, couchant dans la neige, dans la boue glacée,
plièrent sous le choc.
Nos secondes lignes, Samogneux, la
côte 344, le bois des Fosses, le bois Le Chaume, Ornes, tombèrent
aux mains de l'ennemi, bien que déjà son avance fût gênée
par notre artillerie de la rive gauche qui le prenait en flanc.
Mais nos renforts arrivaient.
C'était tout d'abord la 37e division d'infanterie
(zouaves et tirailleurs) qui venait relever la 72e; puis les 308e et 31e brigades
d'infanterie, qui relevaient la 56e division.
Ces troupes, débarquées en hâte, étaient
aussitôt jetées dans la fournaise, sans attendre leur artillerie.
« Sous le déluge d'acier que nous déversaient les
batteries boches, nous disait plus tard le commandant d'un bataillon de chasseurs
engagé dans ces conditions, nous avions l'impression d'être une
armée du XVIIIe siècle en face d'une armée ultra-moderne.
»
Au 2e tirailleurs de marche, on ne prenait pas le temps
de renvoyer dans leurs compagnies les élèves-caporaux; et le lendemain
25, le « peloton », chargé de la défense de Louvemont,
s'y faisait héroïquement massacrer. Sur cinquante-quatre hommes,
il en rentrait neuf.
Le vendredi 25, en effet, débouchant
de Samogneux et du bois des Fosses, les Boches assaillent la
côte du Talou et Louvemont. Arrêtés devant le Talou, grâce
à nos feux de la rive gauche, ils réussissent à Louvemont,
et pénètrent dans le village dès 15 heures.
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L'offensive sera confiée à la 5ème Armée, forte de dix divisions et commandée par le prince héritier d'Allemagne (le Kronprinz). Six divisions attaqueront en première ligne et deux en deuxième ligne. Plus de 1400 bouches à feu sont massées en arrière de la ligne de front : des canons de 380 sur voie ferrée, les obusiers Skoda de 380 mm et les Krupp de 420 mm destructeurs des forts de Liège, une multitude de canons de 77 mm, 150 mm, 210 mm et bien d'autres calibres. Les objectifs allemands sont clairs : il s'agit de saturer d'obus un petit secteur de 20 km de large sur 4 km de profondeur, afin d'annihiler toute défense française dans cette zone
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SOLDATS DU 79e
A Samogneux
…Enlevé
de Lorraine, le régiment reprend le 1er janvier 1918 le secteur de Samogneux
au Nord de Verdun. Reconnaissez au loin à gauche, la cote 304 où
vous avez arrêté l’ennemi il y a deux ans; puis mettez-vous
au travail.
La bataille vient de finir, qui en trois temps a dégagé Verdun
et repris à l’ennemi la plus grosse partie de ce qu’il avait
enlevé en 1916. Toute la première ligne est à faire. Vous
reliez les trous de tirailleurs par une tranchée continue. Vous jetez
en avant des hérissons, des chevaux de frise; vous entremêlez des
réseaux « Brun ».
Vous creusez derrière cette première ligne des parallèles
de résistance. Vous organisez l’issue Nord de Samogneux.
Vous créez des boyaux. Pendant trois mois et demi, dominés par
les positions allemandes du bois des Forges, vous menez une vie obscure, pénible,
sous la neige, dans l’eau, par le froid, dans une atmosphère empoisonnée
par l’ypérite, sous les rafales de l’artillerie. Même
à l’arrière, à Montgrignon ou à la caserne
Niel, vous avez à peine le repos que vous allez y chercher périodiquement.
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….Vous faites une guerre plus active aussi, et la nuit vous harcelez l’ennemi
qui vous le rend d’ailleurs. Il bombarde Samogneux, le
ravin des Côtelettes, les abris M. D. de la côte du Tâlou
: vous faites tirer impitoyablement sur les « casernes de la Meuse ».
Il rend infranchissable le carrefour de Vacherauville vous faites barrer tout-à-coup
la route de Brabant où passent son matériel et ses vivres.
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Février 1916, bataille de Verdun.
Communiqué du 22 février, 23 heures.
Dans
la région au Nord de Verdun, après un violent bombardement sur
les deux rives de la Meuse, les Allemands ont dirige, au cours de la journée
une série d’actions d’infanterie extrêmement vives
sur notre front entre Brabant sur Meuse et Herbebois.
Toutes les attaques menées contre Brabant et Herbebois ont été
repoussées. Entre ces deux points, et au prix de pertes considérables,
l’ennemi a pu occuper le bois d’Haumont et le saillant que forme
notre ligne au Nord de Beaumont.
Communiqué du 23 février :
Dans la région du Nord de Verdun, le bombardement ennemi, énergiquement contrebattu par nous, a continué au cours de la nuit. Les actions d’infanterie se sont développées sur un front d’ensemble de 15 kilomètres environ. La lutte se poursuit avec violence depuis la rive droite de la Meuse jusqu’au Sud-est de Herbebois.
Nous
avons évacué le village de Haumont dont nous tenons les abords
après un combat acharné ou nos troupes ont infligé à
l’ennemi des pertes très élevées.
A l’Est de ce point, une contre attaque nous a permis de reprendre la
majeure partie du bois des Caures, situé dans le saillant occupé
hier par l’ennemi au nord de Beaumont.
Une forte attaque allemande, certaines unités allemandes ont été complètement détruites au cours de ces actions.
Duel d’artillerie lent et continu dans la région de Haute Charriere et de Fromezey.
Communiqué
du 24 février:
Dans la région au Nord de Verdun, l’attaque
allemande se dessine, ainsi qu’il avait été prévu,
comme une action très importante préparée avec des moyens
puissants. La bataille a continué aujourd’hui ave une intensité
croissante et a été énergiquement soutenue par nos troupes
qui ont fait subir à l’ennemi des pertes extrêmement élevées.
Le
bombardement ininterrompu d’obus de gros calibres auquel notre artillerie
a répondu avec une égale violence s’est étendu sur
un front de près de quarante kilomètres, depuis Malancourt jusqu’à
la région en face d’Etain.
Le 25, lutte violente sur les deux rives de la Meuse. Nous évacuons Brabant
sur Meuse, Samogneux et Ornes.
Le 26, notre ligne de résistance est organisée en arrière
de Beaumont, sur les hauteurs à l’Est de Champneuville et au sud
d’Ornes. Des attaques allemandes à gros effectifs sur la côte
du Poivre et sur les bois de la Vauche sont repoussées.
Le 27, les attaques allemandes vers Champneuville et la côte du Poivre
sont arrêtées.
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Les mémoires du maréchal Pétain 1926
VERDUN : La bataille défensive
Malgré
les faits d’armes qui s’inscrivent orgueilleusement dans l’histoire
de la Seconde Guerre Mondiale, Verdun demeure à la fois la plus grande
bataille qui ait jamais ensanglanté notre terre, et le haut-lieu du courage
Français .
Par son intensité et sa durée, par le nombre des effectifs engagés
et celui des blessés et des morts, par l’immensité des souffrances
endurées, des héroïsmes déployés et la violence
continue des combats implacables et décisifs, enfin par la grandeur de
son enjeu qui n’était rien moins que la liberté du monde,
la bataille de Verdun se maintient au sommet de nos gloires militaires, symbolise
la magnifique endurance de tout un peuple acharné à sauvegarder
son sol et son idéal, et mérite de survivre dans la fragile mémoire
des hommes.
Pendant huit mois, les deux syllabes de Verdun furent prononcées dans
le monde entier. Autour de la place forte, qui se révéla si faible
les premiers jours, se heurtèrent, comme en un tournoi, des milliers
de Français et d’Allemands, sous les yeux d’un monde étonné.
Le Poilu de France, hier encore à son magasin, à son atelier ou
à sa charrue, vainqueur de la Marne et de l’Yser, contiendra t-il
cette fois, la ruée formidable du peuple le plus puissant du monde ?
La propagande allemande avait annoncé à grand fracas que la prise
de Verdun était assurée.
Tellement certaine que des médailles commémoratives avaient été
frappées afin que chaque soldats allemands, en franchissant les portes
de la citadelle, pût recevoir sa récompense.
Les médailles restèrent dans les coffres de l’état-major
du Kronprinz. Les Allemands ne passèrent pas. Ils multiplièrent
les insuccès, en dépit d’une incontestable supériorité
en hommes et en canons, et d’une vaillance qui ne saurait être contestée.
Qui dira jamais combien de milliers d’effroyables misères, de veilles
angoissées, de corps à corps terribles, d’assauts terrifiants,
d’atroces agonies et autant d’actes de bravoure qui resteront toujours
ignorés et de traits de cette intelligence innée qui caractérise
le soldat Français, fut payée à cette lourde victoire qui
fit l’admiration de tous les peuples de tous les continents ?
Jamais, sans doute, le prestige de la France ne monta si haut dans le ciel de
notre histoire .
Mais tant de soldats Français y trouvèrent une mort héroïque.
Verdun c’est le Stalingrad de la Grande Guerre.
L’attaque brusquée ( février 1916) :
Le
21 février 1916, à 7 h. 15, l'ennemi ouvre le feu sur les deux
rives de la Meuse, sur un front de 40 kilomètres. En même temps,
il bombarde Verdun systématiquement. Les derniers habitants sont évacués
par l'autorité militaire, le 25 à midi.
Pendant neuf heures, toutes les pièces d'artillerie
Allemande, tous les lance-mines tirent sans arrêt à une cadence
de feu roulant. Dans tous les bois à proximité du front, c'est
un véritable feu d'artifice. Ce tir prodigieux d'écrasement s'abat
avec une énorme proportion d'obus lourds; 150 et 210 arrivent par rafales.
Sous ce déluge de mitraille, les tranchées,
les boyaux sont nivelés, les bois deviennent un enchevêtrement
de troncs et de branches, les villages croulent et s'effacent.
L’attaque d'infanterie Allemande se déclenche
à 16 h. 15, à la tombée du jour, du bois d'Haumont à
Ornes.
Trois corps d'armée : les 7eme, 18eme et 3eme s'avancent. Il semble que
ces troupes n'ont plus qu'à marcher l'arme à la bretelle sur un
terrain transformé en labour.
Les 5le (Boulengé) et 72e divisions (Bapst) du
30e corps (Chrétien) vont supporter le choc et, pendant trois jours,
couvriront l'arrivée des renforts Français.
Un combat héroïque succède à
la plus formidable préparation d'artillerie connue jusqu'alors. Les chasseurs
français du colonel Driant résistent pied à pied dans le
bois des Caures. Le soir, les progrès de l'ennemi sont insignifiants,
comparés à ses sacrifices ; cependant, il s'est emparé
du bois d'Haumont.
Le 22, sous la neige, le bombardement recommence plus
formidable s'il est possible; au bois des Caures, débordé des
deux côtés, le colonel Driant résiste jusqu'à la
mort, après avoir fait évacuer ses Chasseurs sur Beaumont. Pendant
ce temps, les secteurs de Woëvre et de la rive gauche de la Meuse sont
soumis à une violente action d'artillerie.
Le 23, la lutte s'intensifie encore. Brabant tombe aux
mains de l’ennemi après une résistance farouche du 351eme
régiment d'infanterie française qui, jusqu'à la nuit, s'accroche
de nouveau aux ruines de Samogneux. Plus à l'Est, la
bataille fait rage; les Français contre-attaquent sans succès
au bois des Caures et sont attaqués à l'Herbébois, la 5le
division Française se replie, faisant payer cher à l'ennemi ses
progrès vers le bois des Fosses.
On se bat au corps à corps, des soldats français
du 59eme R.I. française repoussent un bataillon de soldats Prussiens
à coups de baïonnettes, de crosses, de pelles, de pioches, de couteaux
et s’emparent d’une tranchée perdue deux heures plus tôt.
« Les troupes du 30e corps déployaient
une vaillance étonnante et presque invraisemblable. Chaque centre de
résistance, bois, village, lacis de tranchées éboulées
ou groupement chaotique de trous d'obus permettait à nos unités
de renouveler les exploits des chasseurs de Driant et contribuait pour sa part
à briser la ruée.
Le soldat et l'officier français, comprenant la grandeur de leur tâche,
s'en acquittaient avec stoïcisme ; perdus dans un océan déchaîné,
sachant que nul n'entendait leurs signaux de détresse, ils s'acharnaient
à ralentir le flot qui les débordait les uns après les
autres et préféraient la mort ou l'horrible captivité au
salut qu'ils eussent pu trouver dans la retraite. Nos hommes souffraient et
peinaient au-delà de ce que l'on peut imaginer; ils accomplissaient leur
devoir avec simplicité, sans forfanterie, et par là, ils touchaient
au sublime ».
Le soir, sous un horizon embrasé, la ligne passe
par Samogneux-Beaumont-Ornes. Dans la nuit, Samogneux
tombe aux mains de l'ennemi. La situation est très grave.
Ce n’est plus le combat à un contre vingt,
mais à un contre cinquante, et avec des moyens matériels dont
la disproportion est plus marquée encore.
Le 24, l'ennemi renforce ses troupes d'attaque auxquelles
il demande un effort suprême et parvient ainsi, bien que gêné
par l'artillerie française de la rive gauche de la Meuse, à enlever
la Côte 344, à l'Est de Samogneux, le bois des
Fosses, le bois le Chaume, et le village d'Ornes. Mais ce même jour, les
renforts français arrivent. Ce sont la 37e D.I du 70éme corps,
les 3léme et 36éme brigades du 20é C.A. français
sous les ordres du général Balfourier qui prend provisoirement
le commandement de la Meuse à la Woëvre. Ce jour même également,
le général Pétain reçoit des mains du général
de Castelnau le commandement de l'armée de Verdun.
On peut retrouver
des informations complémentaires de ces événements sur
les sites: "Jours
tragiques de Verdun" &
"362° RI
à Haumont"
En
2015, une excellente brochure sur Haumont près Samogneux a été
éditée dans le cadre du centenaire de la bataille de Verdun. Ce
superbe document réalisé à la demande du maire (président
de la Commission Municipale), Monsieur Gérard Gervaise, est à
disposition au kiosque de l'Ossuaire de Douaumont.
Voir aussi cette intéressante enquête généalogique
de juillet 2016, concernant les descendants des familles de Haumont.
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Samogneux,
comme quelques autres villages des environs, a
été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et
cité à l'ordre de l'Armée en 1921.
Lors de l'évacuation de Samogneux en juin 1940, la Mairie
fut elle aussi évacuée, dans la précipitation, la médaille
de la croix de guerre, qui était conservée précieusement,
a été égarée et jamais retrouvée.
A la fin de l'année 2005, un nouvel habitant de Samogneux,
Eric Le Roy, sous-officier au 1°/2° Chasseurs stationné
à Verdun et collectionneur d'objets militaires, s'est étonné
en lisant les documents (ci-dessous) exposés sur les murs dans la Mairie,
de ne pas voir la décoration évoquée.
Jean-Marie Addenet, le maire, lui a expliqué la raison.
Monsieur Le Roy possédant une collection de médailles diverses
a aussitôt proposé d'en offrir une, identique à l'originale
disparue.Ce que le maire a accepté.
Depuis quelques semaines donc, la décoration de la
croix de guerre avec palme est de nouveau visible à la Mairie.
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Des
tombes de soldats tombés ça et là sur le territoire de
Samogneux lors du conflit, existent, 2 en particulier:
- Celle du capitaine adjudant major Pierre Juanahandy
du 55° RI tombé le 21 Août 1917 au nord du village, le long
du boyau qui partait de l'emplacement de l'église et allait en direction
de Haumont. Il avait manifesté son désir si il était tué
d'être inhumé à l'endroit où il tomberait. Sa sépulture
est située à environ 200 métres de la route départementale
en direction de Sedan, à droite du chemin conduisant à Haumont,
un petit sentier méne à la tombe.
Depuis la fin des années 60 elle n'est
plus entretenue, sa veuve Jeanne résidant à Libourne, qui venait
tous les ans depuis la fin de la guerre de 14-18, que j'ai donc connu, elle
passait quelques jours à Samogneux pour la circonstance, décédait
en décembre 1977. Comme le couple n'avaient pas eu d'enfant, l'entretien
a cessé. L'endroit a sombré dans l'oubli, sauf pour les gens du
coin comme moi par exemple et quelques touristes un peu curieux. Par le passé
on pouvait distinguer trés clairement dans le médaillon émaillé
placé sur la croix, le portrait en pied de Pierre Juanahandy en grande
tenue d'apparat, appuyé sur son sabre, de nos jours le temps a lui aussi
effacé cette superbe photo que nous admirions quand nous étions
enfants (en 2020 elle a disparue, volée par un pilleur, au burin...).
- Et puis, la seconde tombe est celle d'un soldat, dénommé Fraikin
Albert, originaire d'Aulnoye dans le Nord. Il appartenait au 412°
RI et a été tué la veille de la mort du capitaine
Juanahandy, le 20 Août 1917. Sa tombe se trouve au nord de la
Côte 344 prés du bois d'Avémont, on y accéde en empruntant
dans Samogneux le chemin de Beaumont sur un peu plus de 2 Kms, sur le plateau,
on peut la voir à droite du chemin, à 50 m du champ aménagé
pour le gibier, à 100 m à l'intérieur du bois, à
cet endroit l'ONF a fait buser le fossé et aménager le passage.
Jadis sur cette tombe, simple, étaient disposés des vestiges de
guerre (casque, armes etc...) sensés avoir appartenus au soldat, ceux-ci
étaient pillés réguliérement par de pseudos collectionneurs.
Sur cette tombe donc, on pouvait voir dans un petit bocal en verre
hermétiquement fermé, une carte avec quelques lignes, disposé
là par la famille de ce soldat qui venait lui rendre visite réguliérement.
Son fils qui était boucher en Belgique, à Namur, venait en famille,
et passait chez mes parents en redescendant pour se désaltérer.
Il semblerait que depuis plusieurs années, plus personne ne vient se
recueillir sur cette tombe.
Concernant l'établissement de ces sépultures
nombreuses sur les champs de bataille en dehors des nécropoles officielles,
cela se faisait selon certaines régles établies de façon
circonstancielles, au nom de la gloire, du souvenir et de l'honneur pour l'endroit,
les élus de l'époque cédaient volontiers gratuitement ou
non la concession sur le terrain communal, étant entendu que les familles
assureraient l'entretien des tombes, rarement les communes prenaient cela à
leur charge, mais plus tard, lorsque les élus changeaient, tous n'avaient
pas pour autant envie de poursuivre, budget oblige...alors 90 ans plus tard
(pour 14-18) , familles disparues, élus largement renouvelés...d'où
l'existence et l'importance du Souvenir Français à qui échoit
cette tâche interminable. Cette honorable association n'a malheureusement
pas les moyens qui lui seraient réellement nécessaires. Son budget
est surtout constitué de dons, legs, cotisations d'adhérents et
autre quêtes dans certains cimetiéres le jour de la Toussaint.
La générosité sur ce théme s'épuise, le travail
repose essentiellement sur le bénévolat, bref pour ceux qui le
font avec abnégation, chapeau bas!
Il
faut savoir que de nos jours, régulièrement, des ossements de
soldats surgissent du sol à l’occasion de travaux de terrassement
ou de jardinage…le dernier corps retrouvé et identifié est
celui d’un cavalier allemand, un uhlan, trouvé avec sa monture,
dans les sédiments de la source dans le terrain appartenant à
mes parents et situé derrière chez eux lors de la remise en état
du terrain à l’aide d’un bulldozer par Charles Burkard dans
les années 80.
Les restes parfaitement conservés dans la glaise,
de ce soldat, ont été facilement identifiés grâce
à ses papiers, dans une de ses poches il a même été
trouvé un journal…le maximum d’éléments a été
récupéré et remis aux autorités compétentes.
Quelques temps plus tard, après un labour du
terrain, j’ai moi-même retrouvé un élément
du casque (shapska) de ce uhlan du Wurtemberg. J’ai conservé cette
pièce de laiton qui se place à l’avant du casque à
pointe en cuir.
Insigne frontal
de la shapska |
Ce à quoi
devait ressembler le cavalier trouvé |
Précédemment,
en mai 1971, lors de la remise en état d’un parc situé entre
le Chemin sous La Ville et le canal, j’ai fait une autre découverte.
Là encore, Charles Burkard qui avait une petite
entreprise de débroussaillage, aplanissait ce terrain constellé
de trous d’obus qui le dévalorisaient, surtout en matière
de pâture pour les bêtes ; les trous étaient souvent pleins
d’eau.
Cet inconvénient se transformait en avantage en hiver pour les enfants
que nous avions été, en effet la glace qui se formait, constituait
pour nous un terrain de jeux de glisse idéal.
Ce jour de printemps de 1971, je me suis rendu en promenade,
accompagné de mon épouse auprès de Charles Burkard pour
le saluer et voir aussi précisément si il avait fait des trouvailles
avec son bulldozer, ce qui est fréquent dans ce genre de situation dans
notre région. Il avait en effet mis à jour quelques vestiges de
la grande guerre : casques, piquets, tôles, baïonnettes, morceaux
de fusils et autres éclats d’obus. Me voyant, il a dirigé
son engin vers nous et s’est rapproché du chemin, la lame au sol,
repoussant la terre en avançant. A quelques mètres de nous, à
hauteur de la clôture du parc, donc très près du chemin,
j’ai remarqué quelque chose d’anormal dans la vague de terre
arable, j’ai levé mon bras, il a stoppé puis reculé
un peu avant de sauter de son bull. Il venait de troubler le sommeil d’un
soldat français tué là 60 ans plus tôt.
On a dégagé respectueusement les restes
de cet homme de l'infanterie coloniale, en effet les boutons de capote et de
vareuse portaient une ancre de marine. Des morceaux de capote étaient
encore intacts, son équipement complet, sa plaque d’identité,
son n° matricule et je crois me souvenir, le lieu de recrutement, en Bretagne.
Les restes ont été menés à Douaumont, remis au colonel
Homant par mon père, Maire du village à cette époque, aumônier
militaire de l’ossuaire à l’époque, plus tard il nous
a déclaré avoir fait des recherches de famille qui n’avaient
rien donné. En
2019, retrouvant dans mes archives personnelles une petite note, égarée
dans un livre, portant le nom du soldat, j’ai pu relancer mes recherches,
depuis 1971.. Internet est passé par là… Ce soldat, Charles
SALAÜN, classe 99, a été tué et porté disparu.
Circonstances de la disparition:
La perte de Samogneux...
Dans ces ruines, à ce moment, le calme est revenu,
car l’artillerie ennemie a cessé son tir : le calme, non, mais
une sorte de torpeur faite d’extrême fatigue et d’angoisse.
Le froid est vif ; il neige ; le village brûle
lentement. Devant, tout autour, l’ennemi s’est infiltré à
une cinquantaine de mètres des tranchées bouleversées.
Devant C2, on entend les Allemands s’interpeller et manier la pioche.
On voit aussi leurs silhouettes glisser rapidement le long des berges du canal.
Nos sentinelles veillent, les yeux scrutant l’obscurité, le doigt
sur la détente ; nos mitrailleurs aussi, tirant sur tout ce qui bouge.
Les hommes qui ne sont pas de service, entassés dans des trous d’obus
ou dans des abris défoncés, dorment profondément.
Tout à coup, à minuit 15, des obus de
gros calibre, venus de l’arrière, s’abattent sur la lisière
nord du village et sur les abris de mitrailleuses, encore intacts, qui permettaient
d’enfiler le canal. Ce sont des projectiles de 155mm !
Le désastre qui arrivait est trop explicable
par le désarroi des services ; l’incertitude sur le tracé
de la
ligne de combat et en particulier sur le sort de Samogneux ; la difficulté
de la transmission des ordres.
Nous avons dit que l’aide de l’artillerie
de la rive gauche avait été demandée, la veille, vers 20
heures, pour protéger le village qu’une attaque imminente menaçait
et que le groupement Roumeguère, replié sur la côte du Poivre,
n’allait plus pouvoir protéger. On avait bien expliqué téléphoniquement
alors, que la situation était encore incertaine de ce côté
et que Samogneux ne devait pas être atteint par le tir, mais depuis, au
gré de multiples fuyards, les nouvelles les plus contradictoires avaient
circulé, de sorte qu’à 21 heures, le général
Bapst croyait le village évacué et donnait, à 23 heures,
l’ordre de le reprendre.
En approuvant cette initiative, le général
Herr faisait prescrire à l’artillerie de la rive gauche d’appuyer
la contre-attaque et si elle ne réussissait pas, d’écraser
Samogneux. Justement, à minuit 15, comme les premiers obus arrivaient,
le lieutenant-colonel Bernard rendait compte que le 351e RI occupait toujours
ses positions.
Le tir des gros canons du fort de Vacherauville fut
malheureusement efficace. En un instant, les mitrailleuses de la compagnie Bebert
qui surveillaient le canal sont détruites et un épaulement du
pont sur le canal (Prillon), détruit démoli, ensevelissant 6 hommes
sous ses décombres.
Un moment de panique résulte de cette catastrophe.
Puis, de nombreuses fusées vertes sont lancées, pour avertir les
artilleurs de leur méprise. En vain le feu continue. Des hommes se précipitent
à pied, à travers les décombres fumants, pour avertir le
lieutenant-colonel Bernard.
L’officier d’artillerie de liaison auprès
du colonel Parès, informé, téléphone directement
au fort. Il est plus de 2 heures quand le tir cesse.
Le mal est irréparable. Nos hommes se sont entassés
dans les vastes abris qui longent la route, mais l’ennemi qui était
là, aux aguets, a profité de cette préparation imprévue
d’artillerie, dont il a saisi le sens. A la faveur de la nuit, il s’est
précipité le long des berges du canal que nos mitrailleuses ne
gardent plus et dès 2h30, des fractions importantes pénétraient
dans Samogneux par l’ouest, tandis que la lisière nord est vigoureusement
attaquée.
Surpris dans leurs abris et attaqués au
lance-flammes, plusieurs de nos groupes sont dans l’impossibilité
de se défendre. Ceux restés dans les tranchées vendent
chèrement leur vie. Le commandant Lehugeur qui, sorti de son abri, visitait
la lisière sud quand l’irruption de l’ennemi se produisit,
entendant des hurrahs, rentra dans le village, pour tâcher de rallier
quelques unités et d’avertir le lieutenant-colonel Bernard. Les
deux officiers furent enlevés par une patrouille allemande....
Vers 3 heures, tout était terminé. C’est
par le capitaine Bebert, commandant la compagnie de Bebert mitrailleuses du
351e RI, que le commandant Duffet apprit le désastre. Il en informa le
colonel Parès et se tint prêt à empêcher l’ennemi
de déboucher de Samogneux.
Quand la nouvelle de la perte de Samogneux lui parvint,
à 4 heures, le général Bapst allait téléphoner
ce message du Commandement à l’adresse du lieutenant-colonel Bernard
:
« Le général Herr et le général Chrétien
ont chargé le général Bapst de transmettre au lieutenantcolonel
Bernard l’expression de leur admiration pour sa conduite héroïque
et celle de ses troupes à Samogneux. Ils demandent qu’on fasse
le nécessaire pour le lui faire savoir ».
Le lieutenant-colonel Bernard ne devait prendre connaissance
de cette haute marque de sympathie et d’estime de ses chefs qu’à
son retour de captivité ; mais avant de partir pour l’Allemagne,
il avait reçu d’autres félicitations. Le Kronprinz d’abord,
l’Empereur ensuite, avaient voulu s’entretenir avec lui et avec
le commandant Lehugeur.
On
peut donc facilement en déduire, que le soldat Charles SALAÜN, posté
à l'abri de la culée du pont du canal (Prillon), face à
Haumont, d'où arrivaient les allemands, sous le bombardement de l'artillerie
française du fort de Vacherauville, entre autres, s'est replié
précipitamment, 200 mètres en arrière, vers le village,
se serait abrité sous le bâtiment agricole, qui se serait effondré
sur lui, l'ayant retrouvé sous une poutre..
Après sa découverte et son transfert à
Douaumont par mon père, le colonel Homant, l’a enregistré,
grâce à sa plaque, lui a attribué un N° de sépulture
et l’a fait inhumer le 31 mai 1971.
Je suis en recherche de descendants éventuels.
Mes recherches viennent enfin d’aboutir, juste avant Noël 2019 !!
Il reste à organiser des retrouvailles, si possible. (
Je mettrai ultérieurement des photos)
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